Historique

Changements apportés par la directive 2024/1262 du 13 mars 2024 modifiant la directive 2010/63 et notamment les évolutions des conditions d'hébergement des poissons (en particulier des poisson-zèbres) et des céphalopodes.

Les vertébrés et les céphalopodes sont protégés par la règlementation européenne en matière d’expérimentation animale. En France, il est ainsi nécessaire de demander au ministère chargé de la recherche une autorisation de projet, dès lors qu’est prévue une procédure impliquant qu’un animal soit susceptible d’éprouver de la douleur, de la souffrance ou de l’angoisse ou de subir des dommages durables. Le ministère de la recherche, pour prendre sa décision, s’appuie sur l’avis de comités d’éthique en expérimentation animale répartis sur tout le territoire. Nous présenterons brièvement les missions des comités d’éthique, les principes de l'évaluation éthique ainsi que le fonctionnement d’un comité d’éthique. L’accent sera mis sur certains points de vigilance à garder à l’esprit lors de la préparation de projets impliquant des poissons.

Souvent considérée comme une nouvelle contrainte réglementaire, la demande d'autorisation de projet devrait être vue comme une manière de se remettre en question sur la nécessité de réaliser une procédure expérimentale sur animaux. La rédaction de la DAP est un exercice de style dont certains points seront minutieusement analysés par le comité d'éthique et la cellule AFIS du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche. Alors quel doivent être ses points d'attention ? 

L'écotoxicologie reste une matière peu connue malgré son rôle majeur dans la protection de l'environnement. En effet, la législation Européenne impose à tout fabricant voulant mettre un produit sur le marché une évaluation d'impact du dit produit sur l'environnement. L'entreprise Rovaltain Research Staphyt répond à cette demande en proposant des tests d'écotoxicité sur des organismes vertébrés et invertébrés, qu'ils soient terrestres (i.e abeille) ou aquatiques (i.e poissons; amphibien).

Le maintien des espèces vertébrées et leur bien-être est un des points centraux de l'entreprise : le système d'élevage ainsi que des pratiques mise en place par la SBEA vous seront présentés avec un point particulier sur l'espèce Pimephales Promelas.

Présentation, historique, choix et perceptives pour l'AZR au sein de la faculté Rockefeller. Un nouveau modèle pour la communauté scientifique à Lyon Est.

ACSED est une plateforme de support pour la recherche et l'enseignement située sur le Campus de La Doua de l'Université Claude Bernard Lyon 1 à Villeurbanne. Elle accueille des espèces endothermes et ectothermes qui sont soit conventionnelles soit issues de la faune sauvage.  Elle dispose de nombreuses salles d'hébergement et d'expérimentation réparties sur 620m².

En expérimentation animale, le « point limite » est défini comme le moment à partir duquel la souffrance et/ou la détresse d’un animal d’expérimentation doit est arrêtée, minimisée ou diminuée (définition AFSTAL). La règle des 3 R (remplacer, réduire, raffiner) promeut le raffinement des procédures expérimentales notamment par la détermination de points limites pourtant encore peu investigués et difficiles à définir pour les espèces poissons. À défaut, plusieurs grilles de scoring ont été développées, fondées essentiellement sur les observations quotidiennes /analyses macroscopiques des expérimentateurs.

L’unité IERP (Infectiologie Expérimentale des Rongeurs et Poissons) mène des travaux en infectiologie visent à étudier les interactions hôtes pathogènes, à caractériser la virulence de différentes pathogènes ou à identifier des méthodes de diagnostic ou des traitements des maladies infectieuses. Dans les protocoles standards pour la plupart classés « procédures sévères », le critère d’arrêt est la mort de l’individu infecté du fait de l’absence de points limites. Notre engagement dans le raffinement des procédures et le bien-être animal, conformément à l’évolution des protocoles d’éthique, conduit à une caractérisation plus fine des phénotypes/comportements déterminant les points limites tels qu’une absence de réponse aux stimuli externes, une nage atypique ou une modification de la prise alimentaire.

Dans le cadre du programme européen VetBioNet (WP9.2 Behaviour and Physiological Monitoring), l’IERP en collaboration avec la société néerlandaise Noldus (www.noldus.com) a mis en place une approche novatrice de suivi comportemental individuel de truites arc-en-ciel infectées par bain par la flavobactériose. Les approches existantes sont principalement limitées à l’étude comportementale du modèle poisson-zèbre par suivi individuel après avoir isolé l’animal (facteur de stress) ou pour le suivi d’un groupe d’individus dans des analyses globales (perte d’information sur les variabilités inter-individuelles de réponse aux agents infectieux). Nos travaux permettent pour la première fois d’étudier le comportement individuel de truite arc en ciel au sein d’un groupe, pendant plusieurs jours au cours d’un processus infectieux. Les premiers résultats révèlent l’apparition d’anomalies comportementales lors des phases d’infection puis au cours du processus chez les individus infectés par rapport aux individus contrôles. L’identification et la quantification de différents paramètres est en cours. Leur analyse et intégration renseignent précisément ces anomalies alors corrélées aux données biologiques pour envisager à terme la construction d’outils de prédiction et d’identification automatisée des points limites en infectiologie. 

Le poisson zèbre est de plus en plus utilisé pour l’étude du cancer. Le modèle le plus répandu est celui du mélanome, un cancer agressif de la peau issu de la transformation des mélanocytes qui forment pigmentées du poisson. Nous utilisons ce modèle pour évaluer l’influence de certains gènes sur la survenue des tumeurs et sur leurs propriétés biologiques, notamment leur dissémination métastatique. Ici nous décrirons quelques expérimentations typiques sur ce type de modèles en mentionnant notamment les spécificités de suivi des poissons développant des tumeurs et les points limites associés.

Exposé de notre stratégie, permettant le raffinement d'une procédure de prélèvement de nageoire sur le poisson zèbre adulte.

Ce travail, réalisé en co-tutelle INRAE-ANSES, vise à étudier les effets de l’élévation des températures et du stress associé sur 1/ la santé des poissons et 2/ deux agents pathogènes des salmonidés, le virus de la septicémie hémorragique virale (VSHV) et le virus de la nécrose hématopoïétique infectieuse (VNHI), virus présentant un large spectre d’hôtes et un potentiel évolutif élevé 3/ Les intéractions hôte/pathogène. Ce projet d’infectiologie repose sur une approche multi-échelle de l’in vitro à l’in vivo. 

Les premiers résultats obtenus dans le cadre de ce projet doctoral seront présentés. Ils contribueront à améliorer les connaissances sur l’impact du réchauffement sur la physiologie cellulaire de la truite, à identifier des marqueurs de stress et à évaluer les capacités d’adaptation des novirhabdovirus - pour une meilleure anticipation de l’émergence d’épidémies. 

Ce projet est réalisé en collaboration avec l’équipe de Stéphane Biacchesi, dans le cadre de la thèse de Calvin Fauvet (Université Paris-Saclay, INRAE, UVSQ, Virologie et Immunologie Moléculaires, Jouy-en-Josas, France).

La plateforme aquatique du Centre de Biologie Intégrative de Toulouse rassemble 3 animaleries, poisson-zèbre, xenope et hemigrammus. Sous la direction du service de zootechnie aquatique, ces modèles sont utilisés pour la recherche en interne mais aussi dans le cadre de l’enseignement pour l’Université Paul Sabatier de Toulouse. En 2025, des prestations externes seront proposées. 

En raison de leur position phylogénétique unique, à la frontière entre invertébrés et vertébrés, les tuniciers offrent un modèle précieux pour l’étude de l’origine des vertébrés. Parmi eux, Ciona intestinalis s'est imposée comme une espèce de référence en biologie du développement des chordés dès la fin du XIXᵉ siècle. Depuis le séquençage de son génome en 2002, elle est également un modèle clé en biologie moléculaire fondamentale. Face à la demande croissante, un itinéraire de production innovant a été développé pour fournir aux laboratoires des spécimens de qualité et en quantités suffisantes tout au long de l’année.

Basé sur le framework libre CherryPy, le logiciel Cherryfish est un logiciel de suivi d'animalerie aquatique résultant du besoin de suivre des lignées dans les élevages de poissons-zèbres et de cichlidés au sein de l'équipe de recherche Ruggiero de l'IGFL.

Le logiciel permet une gestion et un suivi des groupes de l'animalerie, un suivi des conditions physico-chimiques et des actions journalières à réaliser au sein de l'animalerie. Ce logiciel est une véritable extension de la main courante en format papier et lui est complémentaire.

Quels sont les facteurs déterminants dans le choix de concevoir des outils spécifiques pour la gestion des animaux au sein d'une structure ? Cette question soulève l'importance de l'adaptation des systèmes de gestion aux besoins particuliers.

Trois exemples de conceptions 'maison' pour la gestion de Xenopes, d'Esturgeons et de Danios seront explorés, basés sur les outils développés à l’animalerie aquatique IBPS de Sorbonne Université et à la station d’expérimentation aquacole INRAE de Saint-Seurin-sur-l'Isle.

Présentation du logiciel d'élevage et expérimentale "Mykiss" de la société KAMAHU
- gestion des stocks de poissons, d'aliments et des produits vétérinaires
- données techniques d'élevage aquacole 
- logiciel multi-espèces et adaptable aux différentes structures

Présentation d'unn outil de gestion développé en interne sur Excel permettant le suivi du fonctionnement de l’animalerie et l’utilisation des animaux permettant de répondre aux exigences réglementaires et du ministère de la recherche (lignées génétiquement altérées), inspections de la DDPP et faciliter les déclarations annuelles.

En associant un lot d’animaux à une lignée, un protocole, et des actions de type entrée - sortie - regroupement – séparation – utilisation médicaments,…. l’outil alimente des fichiers Excel et génère des fiches (Registre entrée/sortie - Registres de pontes - Suivi journalier - Suivi des lots d’animaux - Registre des médicaments - Suivi par protocole/lignée - Suivi des prestations d’hébergement/Pontes) au format pdf aisément consultables et compréhensibles.

Présentation des résultats de l'enquête menée auprès de la communauté RESAMA sur le retour d'expérience des différents utilisateurs de logiciels de gestion d'animalerie.

Le Comité national de réflexion éthique en expérimentation animale (CNREEA) est un comité consultatif pluridisciplinaire placé auprès de la Commission nationale de protection des animaux utilisés à des fins scientifiques (dite CNEA), chargé de conseiller les pouvoirs publics en matière de protection animale.

Il a publié la Charte nationale portant sur l'éthique de l'expérimentation animale et des guides de fonctionnement des comités d’éthique en expérimentation animale (CEEA) qui complètent les textes législatifs en vigueur.

Il établit le bilan annuel des comités d’éthique et formule des recommandations visant à améliorer leurs pratiques.

Il publie des recommandations de méthode susceptibles d'améliorer le bien-être des animaux utilisés à des fins expérimentales ou à d'autres fins scientifiques.

Le GIS FC3R (Centre français pour les 3R) a pour mission d'encourager et d’implémenter le principe éthique des 3R - Remplacer, Réduire, Raffiner - dans la recherche en France par l’éducation, la valorisation d'une recherche responsable et innovante, et une communication transparente.

Il engage des actions concrètes pour fédérer une communauté forte et synergique autour des besoins et des objectifs des chercheurs d’aujourd’hui et de demain : financement de projets, Prix 3R, formation, ingénierie de projets, partage de données, communication transparente etc

Durant cette première année, les membres du groupe de travail sur le placement des animaux ont échangé sur les pratiques en place dans leurs établissements et sur les pratiques déjà autorisées. Afin d’accompagner d’autres structures dans cette démarche, des fiches espèces ont été préparées et ainsi que des kits pédagogiques qui pourront être mis à disposition des établissements pour simplifier la transmission d'information aux acquéreurs sur les caractéristiques et les besoins des animaux placés.

Les travaux vont se poursuivre sur 2025 pour tisser des liens avec les structures d'accueil, la communication et l'accompagnement des établissements utilisateurs. Les volontaires sont les bienvenus dans ce GT.

Illustration pratique de la collaboration entre le milieu académique et l’aquarium Planet Ocean Montpellier qui a permis la publication de résultats inédits sur les conditions de captivité, la reproduction, le développement embryonnaire et la croissance de la chimère tachetée.

Ce partenariat constitue un exemple des nombreuses collaborations fructueuses qui existent entre aquariums publics et laboratoires de recherche.
 

Depuis la création de la page web sur les aquariums publics dans FishBase au début des années 2000, aucune collaboration n'a pu être établie entre le consortium FishBase et les aquariums publics, si bien que cette page est restée non modifiée pendant près de 20 ans. Fin 2019, nous avons décidé d'essayer de développer une collaboration forte et durable entre FishBase et les aquariums publics français pour valoriser les connaissances et les données acquises au sein de leurs établissements grâce à FishBase. Après cinq ans, plus de 50 étudiants de la licence professionnelle « Aquaculture continentale et aquariologie » de l'IUT Nancy Brabois (Université de Lorraine, France) ont participé au projet. La page web a été modifiée, avec notamment une augmentation du nombre d'aquariums publics répertoriés (de 39 à 52) et la mise à jour ou l'ajout de nouvelles listes d'espèces pour sept d'entre eux. Près de 700 photos provenant de trois aquariums ont également été téléchargées, certaines d'entre elles étant désormais l'image choisie pour la page des espèces.

Trois articles décrivant ces collaborations ont été publiés dans un numéro spécial de Cybium célébrant le 30e anniversaire de FishBase et le 15e anniversaire de SeaLifeBase. En 2024, 21 étudiants ont réalisé une enquête pour évaluer quatre sujets : 1. la collaboration entre les aquariums publics et la recherche, 2. la description des installations et de l'équipement de l'aquarium, 3. le contrôle du cycle de vie des poissons dans leur aquarium, et 4. les collaborations avec FishBase. Dans l'ensemble, nous avons constaté que les aquariums sont prêts à collaborer davantage avec les chercheurs et souhaitent continuer à partager leurs données avec FishBase. En guise de preuve de concept, une paire d'étudiants a échangé avec 10 aquariums afin de connaître pour chaque espèce hébergée plusieurs informations, parmi lesquelles l'origine des poissons, les niveaux de domestication au sein de l'aquarium, le nombre de générations, l'âge et la longueur maximums, et si des photos étaient disponibles. Ce travail est poursuivi cette année afin de mettre à jour la page de chaque aquarium sur FishBase en 2025.
 

La physiologie de la conservation est une discipline qui se trouve de plus en plus au centre d'intérêts communs de chercheurs de plusieurs disciplines et de gestionnaires.

Effectivement, comprendre comment les organismes sont capables de s'adapter à des contraintes environnementales de plus en plus importantes s'avère nécessaire pour construire efficacement des plans de conservation. Un cas particulier est celui de l'Apron du Rhône, poisson emblématique de nos rivières et en voie d'extinction. Grâce à une collaboration étroite avec la Citadelle de Besançon, des études en conditions expérimentales ont pu être menées dans le but d'appréhender la physiologie de ce modèle particulier.

Au sein de l’Ifremer, l’unité Expérimentale des Mollusques Marins Atlantique propose des moyens expérimentaux pour l’ensemble des unités de recherche travaillant sur les mollusques marins, les crustacés ou les microalgues.

Elle développe une forte expertise dans le domaine du traitement des eaux d’élevages conchylicoles, afin d’améliorer la sécurisation des animaux et la protection de l’environnement.

Les mollusques marins et plus particulièrement l'huître creuse, sont de bons modèles alternatifs pour étudier la santé des écosystèmes marins et les impacts anthropiques. 

L’Institut de Génomique Fonctionnelle de Lyon (IGFL) est une unité mixte de recherche dont les thématiques s’articulent autour de trois grands axes : Développement, Physiologie et Évolution. Afin de comprendre comment ces disciplines façonnent le génome, l’une des particularités de l’IGFL est l’utilisation d’organismes modèles non conventionnels tels que les Gerromorphes et les Parhyales.

Les Gerromorphes, ou « patineuses d’eau », sont des insectes semi-aquatiques. Ils sont présents sur tous les continents et vivent à la surface de l’eau dans des milieux très variés. Les espèces de Gerromorphes présentent un certain nombre d’innovations évolutives et de morphologies diversifiées. Leur adaptation à la vie en surface aquatique et leur biodiversité en font un bon modèle pour identifier les gènes et les modifications génétiques responsables des changements morphologiques au cours de l’évolution (évo-dévo).

Les Parhyales sont quant à eux de petits crustacés omnivores et détritivores vivants en eaux marines peu profondes. Comme la plupart des crustacés, ils ont pour particularité d’être capables de régénérer leurs membres (pattes et antennes). De plus ils sont petits et transparents, et manipulables génétiquement, ce qui en fait un modèle de choix pour étudier par microscopie et génétique les mécanismes de régénération L’espèce élevée au laboratoire est Parhyale hawaiensis.

Notre présentation portera sur les méthodes d’élevage mises au point pour ces organismes , ainsi que les thématiques de recherche qui y sont associées.

Installé sur l’ile des Embiez, l’Institut Océanographique Paul Ricard (IOPR) n’a jamais cessé depuis plus de 50 ans, de mêler recherche et sensibilisation, science et partage.

L’acquisition de connaissances sur le milieu marin est donc fortement associée à la transmission au grand public, scolaires, professionnels, institutions et scientifiques.

Ses activités de recherche sont polyvalentes et en lien avec les grands enjeux climatiques et les sciences de la durabilité. En parallèle de son laboratoire de recherche, l’IOPR s’est doté l'année dernière d’une plateforme aquacole innovante de 600 m².

La présentation à pour but d'illustrer ce nouvel outils et les principaux programmes qui y sont menés. 

La plateforme EXAAQT (Expérimentation Animale en milieu AQuaTique) est une plateforme mutualisée entre trois unités de recherche et a vocation à accueillir des expérimentations à court et moyen termes sur des espèces animales aquatiques (i) entrant dans le cadre de la réglementation sur l’expérimentation animale ou (ii) nécessitant des installations expérimentales spécifiques : hébergement, utilisation de contaminants, analyses comportementales.

La plateforme peut accueillir des animaux invertébrés (mollusques, urochordés, cnidaires, crustacés...) et des animaux vertébrés (poissons cartilagineux et osseux). Les projets de recherche ont pour objet les processus biologiques à l’origine de l’évolution des espèces, de leur écologie, en particulier de leur relation aux autres espèces et aux paramètres physico-chimiques de leur environnement biotique et abiotique.

Présentation de l'état actuel de la plateforme pour la demande d'agrément.

Rôle de la communication acoustique et multimodale au cours des interactions sociales chez le poisson. Quelques impacts des sons anthropogéniques sur les comportements et la cognition.

L’Alose feinte de Méditerranée, poisson potamotoque, est une espèce à la fois particulièrement exigeante en termes de franchissements d’obstacles et de passes à poissons, mais aussi fragile et sensible aux manipulations. Une volonté ressortant des instances de gestion des poissons migrateurs sur le territoire Rhône Méditerranée est de construire une étude permettant d'évaluer la franchissabilité d'ouvrages de franchissements de seuils ou barrage construits sur les fleuves et rivières du territoire. 

Une telle étude de télémétrie avait été mise en œuvre au début des année 2000 sur le Rhône et sa reconduction est préconisée par le PLan de GEstion des POissons MIgrateurs (PLAGEPOMI) pour évaluer les bénéfices de la restauration de la continuité écologique. Pour ce faire, il a paru nécessaire de revoir le protocole de capture et marquage des Aloses feintes de Méditerranée de sorte à mieux prendre en compte leur sensibilité aux manipulations et limiter au maximum les impacts de la manipulation sur le poisson. Ainsi, le choix a été fait de réaliser des premières expérimentations sur le fleuve Hérault, colonisé chaque année par les Aloses.

A chaque étape de notre protocole a fait l’objet de réflexions pour réduire au minimum l’impact du marquage sur les individus. Ce protocole a également pu être affiné lors des trois ans d’investigations grâce à des échanges réguliers entre l’équipe du projet, des chercheurs et vétérinaires.

Les résultats obtenus ont permis d’enclencher des réflexions sur la gestion de l’ouvrage où les expérimentations ont été réalisées. Ce protocole de capture et marquage d’Aloses feintes de Méditerranée semble maintenant transposable et des réflexions sur la mise en place d’une étude d’envergure sur le Rhône sont en cours. 
 

Au Laboratoire de Toxines, Récepteurs et Canaux Ioniques du SIMOS (CEA-Saclay), nous utilisons des xénopes (Xenopus laevis) comme donneurs d’ovocytes pour la caractérisation du mécanisme d’action de neurotoxines ou de molécules de synthèse sur leur cible moléculaire.

Cette communication est un retour d’expérience sur l’utilisation du modèle ovocyte de X. laevis pour l’électrophysiologie. Les ovocytes sont récupérés en grand nombre par laparotomie au stade de développement V-VI Dumont, soit des œufs immatures incapables d’être fertilisés. En effet, l’ovocyte de X. laevis (stade V-VI) permet la synthèse de récepteurs et ou de canaux ioniques exogènes après injection de matériel génétique (ADNc, ARNm). Les protéines sont correctement repliées et insérées dans la membrane plasmique de l’ovocyte rendant possible des enregistrements électrophysiologiques sans utilisation d’animal vivant.

Par l'utilisation d'une technique chirurgicale adaptée, la douleur et le stress de l'animal sont réduites au minimum, sans complications post-opératoires. De plus, les laparotomies sont limitées à six avec un intervalle de quatre mois entre chaque opération par animal. L’utilisation de puces électroniques nous permettent le suivi de chaque xénope opéré (poids, perte de points de suture, comportement avant et après l’opération). 

Les céphalopodes, au même titre que les vertébrés, sont inclus depuis 2013 dans la directive 2010/63/UE relative à l’utilisation des animaux pour la recherche.

Le travail de raffinement sur la seiche commune, Sepia officinalis, se poursuit au Centre de Ressources Biologiques Marines de la Station Biologique de Roscoff, en association avec le Museum d’Histoire Naturelle de Paris, afin d’améliorer la prise en compte du Bien-Être et de proposer une feuille de « scoring » pertinente à la communauté scientifique utilisatrice du modèle. 

L'organisation américaine OCEARCH porte des campagnes de pêche au grand requin blanc afin d'améliorer les connaissances et l'écologie de cette espèce. Les campagnes s'appuient sur les chercheurs locaux et mobilisent la communauté scientifique internationale. La campagne menée dans les eaux françaises en août 2024 s'intègre dans une campagne européenne allant des eaux espagnoles jusqu'aux eaux irlandaises. Ces campagnes internationales permettent le déploiement de balises et le prélèvement de matériel biologique.

Au niveau français, une campagne de cette ampleur nécessite l'articulation de divers interlocuteurs institutionnels et l'obtention de plusieurs autorisations dont une demande d'autorisation de projet utilisant des animaux à des fins scientifiques. Cette expérience qui a mobilisé de nombreux acteurs est l'occasion de partager sur les divers volets réglementaires et les enjeux de la collaboration scientifique internationale au regard de l'éthique animale.