Historique

Les céphalopodes sont actuellement les seuls organismes invertébrés à figurer dans la directive européenne (2010/63/UE) règlementant l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques. Entre 2013 et 2017, l'action COST FA1301 CephsInAction a tenté de répondre à ces nouvelles préoccupations législatives en mobilisant la communauté des chercheurs sur les céphalopodes. Cinq ans après la fin du programme, il en est ressorti un réseau interdisciplinaire de professionnels et d'institutions, plusieurs publications qui synthétisent principalement les connaissances disponibles sur les soins et les procédures appliqués aux céphalopodes, et de nombreuses questions sans réponse. Un travail considérable a été initié pour développer des lignes directrices pour les soins et le bien-être des céphalopodes, mais les recommandations restent largement générales et vagues. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour parvenir à un consensus et à une normalisation. Certains chercheurs ont souligné que le manque de données scientifiques rend difficile la définition de recommandations catégoriques, qui sont donc basées sur une expérience pratique prolongée dans l'élevage réussi de céphalopodes ou sur la « littérature grise ».
Les études sur les céphalopodes n'ont commencé qu'avec l'avènement des stations marines dans la seconde moitié du 19ème siècle. Au cours du 20e siècle, de nombreux travaux ont démontré les étonnantes capacités cognitives des céphalopodes. Il ne fait plus aucun doute que les calmars, les pieuvres et les seiches sont capables d'apprendre et de mémoriser des informations ou d'extraire des ensembles complexes d'informations de leur environnement. Ils peuvent également faire preuve de raisonnement causal et sont capables de prendre des décisions. Dans certains domaines, cette "intelligence mollusque" est comparable à celle des vertébrés (oiseaux et mammifères). Cette présentation propose de passer en revue les résultats marquants de ces dernières années en termes d’intelligence et de sentience chez les céphalopodes.

Les céphalopodes sont les seuls invertébrés relevant de l'expérimentation animale à l'heure actuelle, malgré de nombreuses études éthologiques, il n’existe pas de référentiel clair pour quantifier l'état de bien être de ces animaux en expérimentation.
Les recherches menées au sein du Centre de Ressources Biologiques Marines de la Station Biologique de Roscoff, en association avec le laboratoire BOREA du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, permettent la mise au point d'outils d'évaluation du bien-être chez la seiche commune (Sepia officinalis).

Développement et la validation d'une méthode de biopsie de muscle blanc pour suivre la composition en acides gras chez le bar Européen. Cette méthode non létale s'inscrit dans un contexte de réduction selon la règle des 3R. La biopsie pourrait être appliquée dans plusieurs domaines de recherche afin d'allier réduction et qualité d'échantillonnage.

Depuis la première démonstration de la capacité de régénération suite à une amputation de l’apex du ventricule cardiaque en 2002, et bien que largement utilisé par la communauté scientifique s’intéressant à ce phénomène, le protocole de résection de l’apex chez le poisson-zèbre classiquement mis en œuvre n’a que très peu évolué. En parallèle, durant ces 20 dernières années, les connaissances sur la perception de la douleur chez les téléostéens, ainsi que la prise de conscience éthique de la nécessité de prise en charge de la souffrance animale ont grandement progressé.
Il apparaît désormais incontournable d’apporter un protocole robuste, éthiquement compatible avec les obligations réglementaires (directive 2010/63/CE, décret 2013-118), impliquant une réelle prise en charge de la douleur lors des interventions chirurgicales via l’utilisation systématique d’analgésiques, mais également en fournissant un environnement et un contrôle des paramètres post-opératoires efficaces, favorisant une récupération optimale des poissons-zèbres.
Un des enjeux majeurs de la mise en œuvre de ce protocole, notamment l’utilisation de molécules analgésiques, doit cependant confirmer l’absence d’interaction avec les mécanismes complexes de la régénération cardiaque déjà démontrés.

Résumé non communiqué.

La présentation retrace tout le chemin que nous avons parcouru pour mettre en place un élevage de cichlidés (espèce Astatoreochromis alluaudi). Il s'agit d'un retour d'expérience, étape par étape, de la conception théorique de l'animalerie à la reproduction de l'espèce élevée. Elle aborde évidemment les problèmes rencontrés propres aux cichlidés mais également les obstacles plus généraux auxquels il faut faire fasse lorsque l'on souhaite mettre en place un nouvel élevage avec une nouvelle espèce. Cette présentation peut être pertinente pour quiconque fait de l'élevage sur modèles aquatiques, du concepteur de projet au technicien animalier.

Killifish ou Notobranchius furzeri est le modèle animal vertébré qui présente une durée de vie la plus courte qui a été décrite à ce jour, soit 6 mois. Ce modèle est particulièrement intéressant pour travailler sur les questions liées au vieillissement, toutefois l’élevage de poissons si spécial revêt de nombreux challenges par rapport à l’élevage du poisson le plus utilisé en recherche, le poisson zèbre. J’aborderai au cours de ma présentation, le suivi de la longévité et du bien être des animaux, des particularités associées à leur alimentation, reproduction et condition d’élevage.

Résumé non communiqué.

L'African Turquoise Killifish est un nouveau modèle d'étude du vieillissement puisqu'il a une durée de vie compressée de quelques mois et présente tous les caractéristiques du vieillissement des vertébrés. Depuis 2020, le Turquoise Killifish a été implanté à l'institut RESTORE de Toulouse où de nombreux projets visant à mieux comprendre les raisons de son vieillissement accéléré sont en cours de développement.

L'expérimentation animale présenté vise à évaluer l’impact d’un mélange de pesticides sur le Flet,  un poisson plat communément trouvé dans les estuaires. 
Le poisson a été exposé pendant un mois à des doses sublétales de pesticides reflétant les concentrations classiquement retrouvées dans un estuaire dont le bassin-versant est soumis à une forte pression agricole. 
L’objectif est d’identifier les modifications métaboliques du Flet en réponse à cette exposition aux pesticides. Les résultats obtenus permettront de valider des biomarqueurs dont la dérégulation, chez des poissons prélevés dans la nature, est le signe de la présence de pesticides. 
Ce projet permettra donc, à terme, d’améliorer les procédures d’évaluation de la qualité des eaux estuariennes

Le requin-taupe commun, Lamna nasus, est une espèce mobile que l'on retrouve dans les eaux froides. Depuis 2012, les observations rapportées de cette espèce sont en augmentation, en période estivale, à proximité des côtes dans le Trégor-Goëlo (22). Cette augmentation des observations a conduit au montage d'un projet alliant des approches de recherche, de gestion et de sensibilisation. La recherche avait pour objectif de mieux comprendre les dynamiques spatio-temporelles de l'espèce à partir d'individus de requin-taupe commun. L'accès à des individus de requin-taupe commun en milieu naturel est restreint, de ce fait, les prélèvements biologiques réalisés sont raffinés afin d'optimiser l'acquisition de données sur une espèce peu connue. Afin de répondre aux enjeux de connaissance sur cette espèce des analyses des isotopes stables du carbone et de l'azote ont été réalisées sur la base de biopsies de muscle. Les techniques de biopsie en milieu naturel dépendent de la méthode de contentionnement des individus ainsi que de la facilité d'opération en conditions météorologiques variées. Ainsi, les "punch" de biopsie classiquement utilisés et usinés pour cette espèce ont été remplacés par des pistolets à biopsie afin d'assurer le succès et la rapidité des prélèvements quelles que soient les conditions tout en réduisant l'impact sur les animaux.

Mise au point d’un protocole de détection non létal du parasite et de son hôte bryozoaire en rivière, et de l'infection parasitaire chez les poissons.

La maladie rénale proliférative (PKD pour proliferative kidney disease), causée par Tetracapsuloides bryosalmonae, est responsable d'importants déclins chez les salmonidés. Comprendre la répartition du parasite dans le milieu et dans ses hôtes semble donc essentiel pour l'élaboration de plans de gestion. Je vous présente un cas d’étude en milieu naturel faisant appel à de nouveaux outils moléculaires.

Dans l’optique de contrôler le statut sanitaire des poisons-zèbres afin de standardiser les protocoles en infectiologie, l’unité INRAe-IERP s’est engagée dans le développement d’un projet de production de poissons-zèbres à flore contrôlée. Ces poisons seront un atout majeur pour l’étude des interactions hôtes-microbiotes dans des contextes infectieux ou non.

L’institut du cerveau (ICM) détient des xénopes pour les besoins d’une équipe de recherche. La captivité de ces animaux nécessite une implication d’ordre vétérinaire notamment pour la réalisation du programme de surveillance sanitaire et la gestion des animaux malades.

Cette revue est centrée sur 6 articles publiés entre 1999 et 2014 qui démontrent la faisabilité et l'intérêt de développer des systèmes d'élevages lab-made (DIY) et low-cost. Quelques points techniques de ces installations sont détaillés et les coûts sont actualisés en intégrant le taux de change de l'époque et l'inflation jusqu'en 2023. Ceci afin de mieux les comparer entre eux et avec les coûts des systèmes stand-alone que les fabricants professionnels proposent généralement pour nos espèces aquatiques. La discussion tente de cerner les avantages et les inconvénients de ce type de structure pour l'hébergement d'animaux aquatiques modèles ou sauvages. Un dernier article sur un système de distribution d'aliment lab-made est associé à cette revue. Les problématiques des systèmes d'élevage et des paramètres de l'environnement de l'hébergement vis-à-vis des approches 3R sont abordées et discutées dans le cadre du bien-être animal et des différents domaines scientifiques.

La famille des flavobacteriaceae est l'une des problématiques majeures en élevage piscicole, de part l'importance des problématiques engendrées mais aussi de part l'ubiquité de ces pathogène. Cette famille comprend à la fois des espèces du genre flavobacterium particulièrement problématiques en eau douce mais aussi les bactéries du genre tenacibaculum problématiques en milieu salin. Malgré la grande diversité d'hôtes, d'espèces bactériennes et de milieux, la pathogenicité de cette famille est finalement assez homogène. 

Le diagnostic des maladies chez les poissons font appel à plusieurs techniques combinées dont fait partir l'histopathologie. Cette technique permet d'avoir une vue d'ensemble et d'orienter vers les autres examens complémentaires. Quelques cas rencontrés chez les poissons zèbres, des xénopes.. mais pas que, sont présentés ici.

Le Laboratoire National de Référence (LNR) pour les Maladies réglementées des Poissons réalise des analyses en virologie des poissons. Il intervient dans le cadre de confirmations d'analyses positives en virus réglementés de la Septicémie Hémorragique Virale (vSHV) ou de la Nécrose Hématopoïétique Infectieuse (vNHI), les analyses de première intention étant réalisées par un des 7 laboratoires agréés du réseau. Le LNR a à sa disposition de nombreux outils, basés sur des techniques de virologie cellulaire ou moléculaire, qui lui permettent de cibler un large panel de virus piscicoles, virus réglementés mais également virus émergents potentiellement problématiques pour les filières professionnelles ou pour le milieu naturel. 

Notre projet vise à améliorer les connaissances sur la virémie printanière de la carpe. Dans le contexte des 3R, nous avons développé des techniques d’imagerie in vivo non invasives (raffinement) pour l’étude des interactions hôte-pathogène en poisson zèbre, modèle alternatif à l’expérimentation animale (réduction et remplacement).

L’aquaculture est le secteur des productions animales qui s’est développé le plus rapidement ces dernières décennies (désormais on élève, en volume, plus de poissons d’élevage que de bovins), tandis que la question du bien-être animal apparait comme une préoccupation de plus en plus présente dans nos sociétés. L’utilisation des enrichissements est assurément un élément bénéfique dans la pratique de l’élevage piscicole à l’exemple de la truite arc-en-ciel, et les expérimentations menées par la plateforme IBECA, outre le fait d’étudier l’intérêt des enrichissements pour les poissons, s’attachent à proposer et valider des solutions innovantes et peu contraignantes qui peuvent être mises en place aisément sur site de production.

Description des installations expérimentales Poissons de l'Ifremer Brest. Présentation des thématiques de recherche et des espèces marines utilisées ainsi que le raffinement appliqué dans les structures.

L’aquaculture est le secteur des productions animales qui s’est développé le plus rapidement ces dernières décennies (désormais on élève, en volume, plus de poissons d’élevage que de bovins), tandis que la question du bien-être animal apparait comme une préoccupation de plus en plus présente dans nos sociétés. L’utilisation des enrichissements est assurément un élément bénéfique dans la pratique de l’élevage piscicole à l’exemple de la truite arc-en-ciel, et les expérimentations menées par la plateforme IBECA, outre le fait d’étudier l’intérêt des enrichissements pour les poissons, s’attachent à proposer et valider des solutions innovantes et peu contraignantes qui peuvent être mises en place aisément sur site de production.
 

A l’Université de Perpignan (UPVD), plusieurs laboratoires nécessitent la création d’un « établissement utilisateur d’animaux à des fins scientifiques ».
Dans ce cadre, l’UPVD a mis à disposition un local de 100m² et 150k€ pour son aménagement.
La présentation décrit brièvement cette animalerie aquatique et insiste sur les mesures destinées à réduire son impact environnemental.
Notamment l’installation d’une VMC double flux pour réduire la consommation énergétique et l’utilisation de l’acide peracétique comme désinfectant afin de minimiser les rejets polluants.

Présentation de la plateforme Animalerie Aquatique de l'Institut de la Vision (Paris) : équipements, hébergement et conditions d'élevage, services proposés aux utilisateurs

Le Centre de Recherche en Environnement Côtier héberge des petites roussettes Scyliorhinus canicula. Afin d’améliorer les conditions d’élevage et de respecter la réglementation, différentes actions ont été récemment menées : 1) rédaction d’une fiche-espèce à destination des utilisateurs ; 2) validation d’une méthode de photo-identification des individus. Ces informations ont pu servir à mener une action concrète d’améliorations des conditions d’élevage avec un suivi comportemental réalisé avant et après une restructuration des groupes, réalisée afin de limiter les interactions agonistiques entre les individus.

Conception et réalisation d'une structure d'élevage à faible cout destinée aux premiers stades de vie de l'omble chevalier (Salvelinus alpinus). Cette structure a été initialement conçue pour la recherche en écotoxicologie mais reste adaptable à de nombreuses questions de recherche et peut accueillir divers organismes.

Actuellement, la sardine européenne (Sardina pilchardus) est une espèce peu utilisée au laboratoire alors qu'il s'agit d'un poisson pélagique aux rôles écologiques, économiques et de santé publique majeurs. En effet, elle occupe une place centrale dans les réseaux trophiques marins, représente une part significative des pêcheries mondiales, et constitue une source importante d'oméga 3 à longue chaîne pour l'homme. Ainsi, cette espèce pourrait-elle devenir un nouvel organisme modèle dans les prochaines années ? Cette présentation abordera différents aspects zootechniques (pêche de sardines sauvages, acclimatation aux structures expérimentales, conditionnement sur le long terme, etc.) et biologiques, propres aux sardines.

Aquaprimeur a créé en 2020 la première écloserie de grenouilles en Europe. L'espèce élevée est la grenouille rieuse P ridibundus, sélectionnée par l'INRA en 1992 et inscrite sur la liste des animaux domestique en 2006 : la RIVAN92. Agnès JOLY présente le parcours d'élevage de cette espèce depuis la reproduction jusqu'à la grenouillette juste sevrée après la métamorphose. La suite du cycle est effectué par des grossisseurs, qui fournissent les restaurants étoilés, jusqu'à ce jour obligés de servir des cuisses de grenouilles importées. Puis sont évoquées les difficultés zootechniques, en particulier de la reproduction, véritable verrou à ce jour : trop peu d'œufs fécondés par femelle.

Une large part de l'expérimentation animale en aquatique se fait sur du zooplancton, soit de manière explicite (comme organismes modèles), soit de manière implicite (comme proie de poisson par exemple). A l'aide d'illustrations variées en écologie, en parasitologie et en écotoxicologie, nous discuterons de la manière dont on doit et on peut considérer les notions de bien-être animal et appliquer les 3C. Sans donner de réponse, l'objectif sera plutôt de questionner la mise en œuvre de l'expérimentation animale sur le zooplancton.