Historique

L'étude de la communication acoustique chez les poissons s'est développée au cours des dernières décennies. On sait aujourd'hui qu'il existe chez les poissons une multitude de moyens de production de sons utilisant des organes initialement prévus pour d'autres fonctions (vessie natatoire, dents pharyngiennes, os des nageoires, etc.). Des spécialisations se sont également développées pour améliorer la sensibilité auditive et l'étendue des fréquences perçues. Chez les cichlidés, en particulier chez Maylandia zebra, les dernières études ont mis en lumière l'importance des sons dans la défense du territoire, le choix du partenaire et la reconnaissance spécifique. L'analyse fine des signaux a permis de mettre en évidence des différences de production sonore entre le jour et la nuit portant sur le nombre de sons et le nombre d'impulsions sonores par son.

Le marquage de populations animales est un outil indispensable en animalerie: il permet la gestion optimisée du plan d'élevage ainsi que le suivi individuel génétique, sanitaire et comportemental des animaux. Depuis 2018, la réglementation impose le marquage des individus de la faune sauvage avec les PIT Tag RFID. Au CRB Xenopes, après des années de pratique efficace de ce type de marquage en sous cutané, les animaux ont commencé à perdre leur puce. Nous présentons ici les divers protocoles tests qui ont été menés pour trouver la cause de ce rejet. Il a été découvert que le parylène, un revêtement anti-migration enrobant les puces était l'agent déclenchant: c'est un polymère qui induit la formation d'un tissu conjonctif à l'interface tag/tissus environnants, rendant immobile la puce au lieu d'insertion. Ceci conduit à l'augmentation de forces de frottement internes menant à des lésions, points de sortie de la puce. La perte de puce se fait autant chez les mâles que chez les femelles mais avec un temps de latence chez ces dernières. Avec ce constat, nous ne recommandons pas l'utilisation de tags RFID possédant le revêtement parylène pour des marquages en sous cutané chez les animaux xenopes.

Télémétrie et biologging sont des outils de monitoring privilégiés pour étudier l’écologie des déplacements des espèces. En constante évolution technologique, ils permettent de mesurer à distance leur comportement ainsi que l'environnement dans lequel ils évoluent et la façon dont cet environnement affecte leur état. La présentation illustrera les différentes technologies et méthodologies utilisées en milieu aquatique et les principaux types de marquage associés, avec un focus particulier sur les mesures de raffinement appliquées de la capture au relâcher.

Bien qu'inclus depuis 2013 dans la législation relative à l’expérimentation animale, les céphalopodes n'ont pas encore de référentiel spécifique dans l'annexe III et IV. 

Si le bien-être est maintenant cadré chez de nombreuses espèces de laboratoire, un référencement clair de la « douleur » et une échelle d’intensité ne sont disponibles que pour quelques espèces aquatiques.

Le travail préliminaire sur les juvéniles de seiche (Sepia officinalis) présenté lors des journées du RESAMA 2022 s'inscrit dans une démarche de construction d'un outil d'évaluation du bien-être chez cette espèce en expérimentation.

L’institut de Recherche sur le Cancer & Vieillissement de Nice (IRCAN) étudie les mécanismes moléculaires qui sous-tendent le processus de vieillissement ainsi que les maladies liées à ce processus (ex., cancer) afin de faire avancer notre compréhension fondamentale de ce processus multifactoriel ainsi que de développer de solutions innovantes pour vieillir en bonne santé. Avec la vision que la biologie moderne se doit de développer des modèles de recherche non-conventionnels qui permettent des découvertes majeures, l’IRCAN a mis en place la plateforme ANTIAGE. Il s’agit de la première plateforme d’invertébrés marins au sein d’une faculté de Médecine en France, qui permet aux utilisateurs académiques et privés, d’étudier l’impressionnante résistance aux stress environnementaux, la régénération extrême et la longévité des cnidaires. 

Le management du stress chez les poissons est maintenant une préoccupation sociétal majeure, tant dans les élevages à visée scientifique que dans ceux mis en place à des fins aquacoles. Mesurer les niveaux de stress passe par différentes techniques, l'une d'entre elle se focalise sur le cortisol, l'hormone majeure du stress chez les poissons. Ici, nous passons en revue les différentes techniques de mesures et dosages du cortisol, de la plus invasive, à la moins invasive.

L'étude de lignées de poissons-zèbre mutantes pour le collagène VI, composant majeur de la matrice extracellulaire dans le muscle, nécessite de réaliser des expérimentations de nage forcée afin d'évaluer les performances natatoires et métaboliques des individus mutants et sauvages. Dans ces expériences de comportement, la prise en compte du bien-être animal est centrale, autant pour assurer le confort de l'animal en cours d'expérimentation, que pour assurer la validité des résultats obtenus.

Présentation de l'animalerie aquatique du Centre Interdisciplinaire de Recherche en Biologie (CIRB) hébergée au Collège de France (Paris), qui accueille des poissons-zèbre (Danio rerio). Courte présentation des membres de la plateforme, des équipes utilisatrices et de leurs projets scientifiques, puis des évènements récents ayant permis l'introduction d'une nouvelle espèce au sein de l'animalerie: le médaka (Oryzias latipes). Présentation des nouvelles armoires d'élevage installées en zone conventionnelle.

Il s’agira simplement de présenter la structure d’élevage medaka et xenope de l’animalerie du laboratoire Watchfrog.

Outil essentiel du laboratoire ENES la plateforme d’éthologie expérimentale de l’équipe ENES/CRNL de l’université de St Etienne est une structure permettant de mettre à disposition immédiate des équipes de recherche les modèles animaux pouvant être maintenus en captivité dans les espaces dédiés. Polyvalente, cette installation, est équipée de 200m² d’animalerie et 150m² de zone d’expérimentation. Capable d’évoluer aux grés des projets de recherche nous sommes en capacité de maintenir oiseaux, poissons, reptiles et mammifères dans des conditions en adéquations avec les règles d’utilisation d’animaux dans le cadre de recherches scientifiques.

La plateforme XenUB est une des neuf plateformes technologiques du Bordeaux Institute of Oncology (https://www.bricbordeaux.com/technologies-et-cellule-de-transfert/). La plateforme dispose d’un espace et des équipements pour l’expérimentation sur l’ovocyte et l’embryon de l’amphibien xénope. Son but est de fournir en interne aux équipes de recherche de l’Université ainsi qu’aux équipes externes la possibilité d’utiliser pour leur projet de recherche le modèle xénope. Ce modèle a contribué dans le passé pour une grande part à nos connaissances en Biologie du Développement. Il est maintenant plus largement employé pour modéliser de manière rapide de très nombreuses pathologies humaines telles que le cancer, les cardiopathies congénitales, les malformations cranio-faciales ou encore les maladies rénales et les ciliopathies. Couplés à l’utilisation de criblage chimique ce modèle constitue un formidable outil pour le développement pharmacologique de substances actives.

Nous développons plusieurs projets dont la modélisation de maladies rares comme Xeroderma pigmentosum ou encore l’albinisme oculo-cutané. Nous avons montré l’intérêt du modèle pour tester des molécules anti-cancéreuses sur le développement neural (Capdevielle et al. (2020) Neuro-Oncology 22 (4) : 550-562) ou la fonction de gènes inhibiteurs de la voie de signalisation WNT (Mosca et al. (2021) Liver Cancer 11 (2) : 126-140).

Lorsqu'il est réalisé dans le cadre d'une activité économique, le transport des animaux vertébrés vivants est réglementé à différents titres, notamment celui de la protection animale.

Le règlement (CE) n°1/2005 relatif à la protection des animaux pendant le transport et les opérations annexes prévoit schématiquement 3 niveaux d'exigences qui se cumulent, depuis les transports de moins de 65 km (obligations de résultats, complétées par des obligations de moyens), en passant par les transports limités à 8h (soumis à autorisation préalable de Type 1 à partir de 65 km, et conditions de qualification des personnels préparant les animaux et conduisant les véhicules), pour aboutir aux transports pouvant excéder 8h (soumis à autorisation de Type 2, ajoutant aux exigences précédentes l'agrément des véhicules, leur traçabilité et des plans d'urgence).

Les mycobactéries non tuberculeuses (MNT) sont naturellement résistantes à la plupart des antibiotiques et sont très difficiles à éradiquer. Nous utilisons les larves de poisson-zèbre pour étudier la pathogenèse de plusieurs MNT. Nos pratiques dans la manipulation des larves et l’exploitation des données expérimentales ont été optimisées, nous permettant d’évaluer l’efficacité de nouvelles approches thérapeutiques vis-à-vis des infections à MNT.

Les premières recommandations sur le suivi de santé des poissons et les mesures de protection viennent d'être publiées par le groupe de travail commun FELASA - AALAS. Cette présentation détaille la notion d'unité épidémiologique (UE), les concepts de SMOP et SLOM, l'analyse de risque, des exemples d'animaleries par des scenarii ainsi qu'un focus sur les 2 documents clés : Health Monitoring Report (HMR) et le descriptif de l'animalerie (UE).

Le Xénope lisse est un amphibien d’Afrique australe largement utilisé dans la recherche. En conséquence de sa large exportation, des introductions répétées ont eu lieu sur plusieurs continents qui ont conduit à créer des populations invasives. L’espèce est considérée comme le troisième amphibien le plus invasif au monde en raison de ses caractéristiques qui génèrent des impacts générés sur les écosystèmes. Le programme life visait à étudier les modalités de contrôle de la population française. Les résultats principaux sont présentés. L’emphase est mise fait sur la nécessité de considérer les procédures de biosécurité pour les installations de recherche ainsi que sur le suivi de l’évolution du règlement européen sur les espèces exotiques envahissantes.

Un des 3 principaux modèles animaux sauvages étudiés dans l’animalerie du laboratoire Biogéosciences est le modèle Gammaridae, La mise au point de cet élevage et des outils permettant son étude a dû se faire avec deux contraintes majeures :
- des moyens financiers restreints impliquant la recherche de solutions peu couteuses pour leur conception
- très peu d’informations disponibles début 2000 sur le maintien en captivité de cet amphipode, impliquant une mise au point locale.

L’étude d’animaux sauvages à Biogéosciences ne s’arrête pas uniquement à ces trois espèces, d’autres seront rapidement abordées lors de cette présentation, afin de donner une vision globale des recherches qui y sont menées.

Dans une société humaine qui change, l’animal a du mal à trouver sa place : nourriture depuis 300 000 ans, de compagnie depuis 15 000 ans (chien et loup), d’élevage depuis 8500 ans, objet d’étude depuis les sociétés d’acclimatation (1854), attraction dans les parcs zoologiques, sujet de passions naturalistes, d’attrait pour l’élevage ou utilisation des produits d’animaux. Aujourd’hui, il n’a plus sa place dans les zoos, dans les cirques, dans les élevages, dans les assiettes et malheureusement dans le milieu « naturel » non plus. A l’aube de la 6ème grande extinction de masse, les espèces de faunes n’ont jamais bénéficiées d’autant de statut de protection qu’actuellement. L’utilisation des animaux au travers de ces différents aspects est régie par tout un ensemble de textes réglementaires international, européen et national. Cette présentation vise à éclaircir les confusions qui peuvent encore exister dans les esprits et poser le cadre dans lequel chacun de nous doit s’insérer lors de ses activités professionnelles et/ou de loisirs. L’herpétofaune (Calotriton des Pyrénées) va accompagner la présentation d’exemples précis et concrets. Nous aborderons le triptyque réglementaire de base à connaître parfaitement, les espèces protégées, l’élevage et l’utilisation d’animaux à des fins scientifiques.

Le Centre de recherche en écologie expérimentale et prédictive, Ecotron IleDeFrance, est une unité de service dédiée à l'expérimentation en écologie terrestre et aquatique, tant avec des modèles animaux que végétaux. A travers cette présentation, nous vous donnerons un bref aperçu de notre unité et de notre travail en expérimentation animale au niveau aquatique.

La station d’expérimentation INRAE de Saint Seurin sur L’Isle est rattachée à l’UR 1454 EABX. On y mène des recherches sur les poissons migrateurs amphihalins et les végétaux aquatiques. Des méthodologies peu invasives sont utilisées pour la capture et le transport des poissons sauvages. Des stocks d’esturgeons sont hébergés pour la restauration de l’espèce endémique Acipenser sturio. Leur conservation en circuit fermé se systématise, avec des contraintes associées à leur long cycle de vie.

L’unité « Virologie, IMmunologie et Eco-toxicologie du Poisson » (VIMEP) de l’Anses est localisée sur le Technopôle Brest-Iroise à Plouzané (Finistère). Elle dispose, en complément de ses laboratoires de virologie cellulaire, de biologie moléculaire et d’immunologie, d’installations expérimentales agréées lui permettant de réaliser des contaminations en conditions contrôlées avec des agents biologiques ou physico-chimiques sur poissons d’eau douce ou d’eau de mer. L’unité développe des activités de recherche portant sur deux axes stratégiques principaux, les virus piscicoles et l’éco-toxicologie, à travers un certain nombre de projets au niveau régional, national et international.

Une unité du CNRS a été implantée en 1948 dans le petit village de Moulis en Ariège. Tout d’abord crée comme un laboratoire souterrain, l’unité dispose alors d’une grotte naturelle aménagée pour la recherche, qui permet entre autre d’accueillir des espèces cavernicoles en élevage pour obtenir l’ensemble de leur cycle de reproduction et d’accroitre le nombre d’individus pour les expérimentations. Dans les années 2000, l’unité s’est développé sur la base d’un projet centré sur l’écologie expérimentale, notamment par la construction de mésocosmes terrestres et aquatiques d’eau douce continentale, auxquels se sont adossés des facilités d’élevage pour invertébrés, poissons, amphibiens et petits reptiles qui permettent de réaliser des mesures en conditions climatiques contrôlées et d’alimenter en organismes les expérimentations aux sein de ces mésocosmes et en milieu naturel. Ces facilités sont accessibles aux chercheurs de l’unité mais aussi à la communauté scientifique internationale.

Deux séries d’expériences ont été réalisées en milieu contrôlé pour valider expérimentalement et raffiner le protocole d’implantation de marques PIT tag sur des lamproies de Planer prélevées dans le milieu naturel. Les perspectives d’application de ce protocole pour améliorer la gestion des populations sauvages au regard de la continuité écologique seront discutées à travers un exemple d’étude menée dans le Parc Naturel Régional des Vosges du Nord.

La structure expérimentale au sol de Thonon-les-Bains est incluse dans la structure OLA qui regroupe 4 types de services. La structure expérimentale au sol permet de multiples expérimentations avec une forte empreinte sur les salmonidés. Cette forte empreinte nous a amenée à développer des essais de grilles prenant en compte le bien-être animal pour les animaux maintenus en élevage (routine) et les animaux en expérimentation.

Ces dernières années le modèle épinoche a été mis en avant pour sa capacité à être utilisé en laboratoire ainsi qu’en bio-surveillance des milieux aquatiques. Plusieurs utilisations de l’épinoche à trois épines sont abordées dans cette présentation d’un point de vue du raffinement des techniques mais aussi des procédures employées selon le milieu ou les objectifs visés.

Le projet LAMNA porté par l’APECS (Association pour l’Etude et la Conservation des Sélaciens) en collaboration avec l’UMR LEMAR (UBO/CNRS/IRD/Ifremer). Ce projet porte sur le requin-taupe commun (Lamna nasus, Bonnaterre 1788), une espèce classée vulnérable par l’IUCN et sur laquelle porte un moratoire dans l’Union Européenne. L’objectif d’acquisition de connaissances sur la fréquentation de la zone côtière du Trégor par l’espèce de requin-taupe commun implique le déploiement de balises et la réalisation de prélèvements biologiques sur des femelles de 130 à 250 cm de long pêchée en mer.

La mise au point de la technique du prélèvement d’ADN par écouvillon sur l’Astyanax mexicanus cavernicole a été faite en laboratoire sur un nombre très réduit d’individus en élevage. Cette technique de prélèvement peu invasive est comparée au prélèvement de nageoire pour les aspects de biologie moléculaire, considéré plus invasif. Bien que la quantité d’ADN soit plus faible, ces prélèvements permettent l’extraction d’ADN génomique et de 18 marqueurs moléculaires mitochondriaux. Il s’agit de réduire l’impact sur les populations sauvages étudiées dans le milieu naturel pour lesquelles il est difficile de vérifier l’innocuité du prélèvement de nageoire à posteriori. Cela a permis de mettre en place des expériences de capture/recapture destinées à affiner les estimations de tailles de ces populations naturelles, probablement très réduites en raffinant la pratique de prélèvement d’ADN.